Célébration du JEUDI SAINT

Jésus prend son dernier repas avec les douze Apôtres dans la salle dite du « Cénacle ». Saint Paul et les évangélistes Marc, Luc et Matthieu rapportent les récits de la Cène au cours de laquelle, en prenant le pain et le vin, le Christ rend grâce et offre son Corps et son Sang pour le salut des hommes.

Au cours de ce repas, Jésus va se mettre à genoux devant chacun de ses disciples et leur laver les pieds. Il prend la tenue de serviteur et dit : « C’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez vous aussi comme j’ai fait pour vous. » Au cours de la messe célébrée avec solennité, on répète le geste du lavement des pieds.

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HOMELIE DU JEUDI SAINT

Chers frères et sœurs en Christ, aujourd’hui nous célébrons le JEUDI SAINT : c’est-à-dire que nous faisons mémoire du dernier repas de Jésus avec ses Disciples , avant sa mort sur la croix. Cette célébration nous fait entrer dans le Mystère Pascal, elle nous introduit dans le Triduum Pascal qui nous conduit à la Résurrection de notre Seigneur.

En effet, la première lecture (tirée du livre d’Exode 12,1-8. 11-14) nous parle de la Pâque juive, qui  est la commémoration de la sortie d’Égypte et qui était célébrée en famille autour d’un repas d’agneau «sans tache», gardé pendant dix jours. L’agneau était immolé le soir au coucher du soleil et le sang était appliqué sur les portes des maisons, en signe de protection contre le passage de l’Ange exterminateur qui frappera tous les premiers né d’Égypte. Disons que la Pâque Juive était la fête de la commémoration, de la libération des enfants d’Israël de l’esclavage en Égypte, c’est le passage de ces derniers de la mer rouge vers la terre promise, c’est un mémorial de l’action libératrice de Dieu.

La deuxième lecture et l’Évangile (1 Co 11, 23-26) nous parlent des derniers gestes posés par Jésus, la nuit où Il fut livré, en présence de ses Disciples. Jésus s’inscrit dans la logique de la première Pâque juive, célébrée dans la hâte (Ex 11, 12)la nuit où Dieu allait délivrer les Hébreux esclaves en Égypte, et inaugurer «une Nouvelle Alliance en son Sang». Sa recommandation «Faites cela en mémoire de moi» fait allusion à la recommandation du Seigneur dans la première lecture: «ce jour-là sera pour vous un mémorial : D’âge en âge vous le fêterez» (Ex 12, 14).

À travers ces Paroles, le Seigneur Jésus a institué les deux sacrements: «l’Eucharistie et l’Ordre». L’Eucharistie est la présence réelle du Christ. C’est la Source et le Sommet de tous les sacrements. Dans l’Eucharistie le Christ se donne comme Agneau immolé pour le salut de l’humanité tout entière. L’Eucharistie est plus qu’un rituel: c’est la proclamation de la mort de Jésus, fait Seigneur dans sa Résurrection, et elle nourrit l’attente joyeuse de son retour.

Ainsi Michel Hubaut dit: «L’eucharistie n’est donc pas une dévotion privée ni un pieux souvenir, mais «mémorial», dans le sens biblique du terme, c’est-à-dire l’actualisation de la Pâque de Jésus qui, aujourd’hui, se rend présent à son église à travers les gestes et les paroles qu’Il nous a demandé d’accomplir en «mémoire de Lui». Voilà pourquoi les paroles de l’institution de l’Eucharistie sont utilisées dans chaque messe et sont prononcées à la première personne: «Ceci est mon Corps… Ceci est mon Sang…»1.  Célébrer le Repas du Seigneur, «faire mémoire de Lui», c’est nous rendre présent à l’avènement pascal de Jésus qui, entré dans l’aujourd’hui de Dieu, peut toucher chacun de nous. C’est aujourd’hui qu’Il s’offre à chacun de nous.  Célébrer l’eucharistie c’est accueillir l’aujourd’hui de Jésus qui sauve et communier à son itinéraire pascal.

Saint Jean est le seul évangéliste qui présente la Passion de Jésus comme un geste d’Amour extrême (jusqu’au bout) pour les siens. Il présente Jésus comme le Serviteur qui lave les pieds de ses disciples, signe de la purification et de service fraternel. Prions pour les prêtres, les évêques et le Pape. Que le Christ, grand Prêtre puisse les aider à comprendre et à vivre leur ministère presbytéral, lequel consiste à faire paître les brebis à l’instar du Christ Serviteur et non se comporter Maîtres. Que l’Eucharistie en cours nous vienne en aide.

P. Gabriel BOLANGO ÉTAFÉ.